Incendie de Notre-Dame de Paris : les statues de la toiture avaient été envoyées en Dordogne quelques jours avant

Incendie de Notre-Dame de Paris : les statues de la toiture avaient été envoyées en Dordogne quelques jours avant

Le terrible incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris dans la nuit du 15 au 16 avril a profondément marqué les Français. Néanmoins, certains se consolent en se rappelant que les statues de la toiture, vieilles de près de 200 ans, venaient à peine d’être retirées et envoyées en Dordogne pour être restaurée par la célèbre entreprise de restauration locale : Socra. Sans cet heureux coup du hasard, elles auraient été perdues dans l’incendie.

Des pièces d’une valeur inestimable confiée à un restaurateur de qualité

Ces seize statues, qui représentent les douze apôtres accompagnés de quatre évangélistes, ont été posées sur le toit de Notre-Dame en 1860 et elles n’avaient jamais été restaurées depuis. Créées par le célèbre architecte Viollet-le-Duc, ce sont des pièces d’une immense valeur qui réclamaient l’intervention des meilleurs restaurateurs du pays.

L’entreprise responsable de leur restauration se trouve en Dordogne. La Socra, puisqu’elle s’appelle ainsi, s’était fait connaître du grand public en 2016 en restaurant l’emblématique statut de l’archange Saint-Michel du mont Saint-Michel. Elle devait travailler à leur restauration jusqu’en 2022, mais il est possible qu’elle ait plus de travail suite à l’incendie.

Une entreprise de qualité pourtant en difficulté

Dans le monde de la restauration de patrimoine, la Socra est extrêmement réputée. Pourtant, elle a connu beaucoup de difficultés. Alors que, dans beaucoup de milieux, un micro crédit peut suffire à faire rebondir une entreprise et à la sortir des difficultés, la Socra est face à un problème beaucoup plus grave. Effectivement, le problème de financement que rencontre l’entreprise la dépasse largement et implique des structures plus grandes qu’elles.

Une entreprise de restauration comme celle-ci vit principalement de la commande publique. Les particuliers possédant des œuvres d’art de l’envergure de celles dont s’occupe la Socra sont rarissimes. Or, le budget public alloué à la restauration du patrimoine fond à vue d’œil. Ces 15 dernières années, il a diminué de 50 %. Si l’entreprise parvient à survivre malgré l’irrégularité des commandes, elle estime que la qualité de ses services en souffre tout de même.

Des savoir-faire qui disparaissent

Au-delà de la question financière, la Socra déplore la diminution forcée de ses effectifs due à la baisse des financements de restauration. Résultat, elle est obligée de se priver de certains savoir-faire bien précis et bien particuliers. Or, si ces savoir-faire ne trouvent plus preneurs dans des entreprises comme la Socra, ils finiront par tout simplement disparaître.

Peut-être que le terrible incendie de Notre-Dame de Paris aura pour effet de réveiller les consciences sur l’importance de conserver les chefs-d’œuvre du patrimoine et que les savoir-faire à l’origine de ses œuvres sont aussi des chefs-d’œuvre de l’humanité qu’il faut préserver. En tout cas, la restauration de Notre-Dame de Paris devrait commencer rapidement et une cagnotte sollicite déjà l’aide de tous les Français et au-delà des frontières.

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